Gaëlle Guillou est la seule conductrice et la plus jeune de la gare de Carhaix. 
Gaëlle Guillou est la seule conductrice et la plus jeune de la gare de Carhaix. © Ouest-France

Depuis la fin janvier, Gaëlle Guillou fait partie des conducteurs de la CFTA à Carhaix (Finistère). Seule femme aux manettes des TER Carhaix-Guingamp et Guingamp-Paimpol, elle est aussi la plus jeune de l’équipe.

« Je savais que je ne ferais pas un métier typique, il fallait qu’il soit enrichissant, que j’y aille et que j’en reparte avec le sourire. Là, j’ai regroupé tous mes critères. » Gaëlle Guillou a 23 ans. Depuis le mois d’avril 2012, elle travaille à la gare de Carhaix, au sein de la CTFA (Chemins de fer et transports automobiles), filiale de Transdev. D’abord assistante qualité, elle devient rapidement contrôleuse. Avant de gagner la tête des trains, en temps que conductrice.

Changement de parcours

« Dans mon entourage, ils ont tous été surpris, en particulier à la CFTA parce qu’il n’y avait jamais eu de filles à la traction », explique Gaëlle. Une semi-surprise tout de même pour Thierry, conducteur à la CFTA depuis 30 ans. « Quand elle était contrôleuse, elle avait déjà dit qu’elle souhaitait passer à la conduite », se souvient-il. Pourtant rien ne pouvait prédire le destin de Gaëlle aux manettes d’un TER. « Quand on n’a personne dans sa famille dans le milieu, on ne s’imagine pas conducteur de train », estime-t-elle. Après une scolarité au collège et au lycée Saint-Trémeur à Carhaix (Finistère), Gaëlle a suivi un BTS « exploitation des transports » à Pont-l’Abbé. « Je voulais entrer dans la douane », se souvient la jeune fille.

Finalement, elle revient dans son Centre-Finistère pour effectuer trois stages à la gare de Carhaix dans le transport de voyageurs. Et un quatrième axé sur la marchandise. « Pour valider le diplôme », précise Gaëlle dans un sourire. À la fin de son BTS, elle ne pense plus à la douane, appréciant le contact avec les voyageurs. En 2013, une autre opportunité s’ouvre à elle : la CFTA recrute des conducteurs. Elle postule en décembre et entame, six mois plus tard, une formation qui s’achèvera en janvier dernier. « C’était dur parce qu’il y avait une masse énorme de réglementations à connaître sur le bout des doigts », explique-t-elle.

Aujourd’hui, elle est la plus jeune des 14 conducteurs de trains qui effectuent les allers-retours Carhaix-Guingamp et Guingamp-Paimpol. Dans l’équipe, sa venue n’a rien changé à l’ambiance. « C’est bien d’avoir une fille plutôt que d’être uniquement dans un univers de gars mais on n’a pas changé nos comportements », estime Thierry. Il faut dire que Gaëlle est habituée, depuis le BTS, à travailler dans un milieu masculin. « Maintenant, je pense que j’aurai du mal à travailler avec des filles », estime la jeune femme. Jamais elle n’a eu l’impression d’être victime de préjugés concernant son genre ou son âge. « Enfin, il y a des voyageurs qui me demandent si c’est une blague en me voyant », avoue-t-elle amusée. Si c’est une blague, elle risque en tout cas de durer un moment, Gaëlle se voyant bien rester sur le siège conducteur « aussi longtemps que l’entreprise tiendra ».

 

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